Démolition du "Captain Tsarev" à Brest, avril 2017
(Erwan Guéguéniat)

Cette fois c'est la messe est dite pour le CAPTAIN TSAREV, qui faisait partie du paysage brestois depuis novembre 2008. Il était arrivé en remorque, suite à une rupture de vilebrequin. De plus, le moteur avait serré, et le bloc était fêlé sur toute la longueur. L'amateur a abandonné son navire, et depuis c'était un encombrant fardeau pour le port.
Les Recycleurs Bretons ont obtenu la démolition du navire sur place. Les travaux ont débuté l'été dernier, avec un arrêt dû à un dramatique accident.
Le château a été découpé à flot, après qu'il ait été entièrement dépollué. Démontage des éclairages, des faux plafonds, du mobilier, etc. Il ne restait que la tôle. Et sur le quai il y avait tout un tas de bennes de tri sélectif. Opération décisive lundi dernier, avec le transfert du navire vers la forme 1, pour la démolition proprement dite. Cette opération a nécessité un remorqueur Boluda, 16 lamaneurs, les docks masters de chez Damen, le personnel de la CCI. Et bien sûr un pilote. Le dauphin brestois a suivi toute la manœuvre, il est resté près des deux canots lamaneurs en flèche arrière. Difficile de l'attraper au bon moment.

Le navire est entré en marche arrière dans la forme, car il avait été décidé que ce seraient deux canots lamaneurs qui tireraient derrière. Ainsi des chaînes avaient été maillées sur les organeaux de manutention de l'hélice et du safran. Manœuvre assez délicate. Certes le pauvre Captain Tsarev ne risquait pas grand chose, par contre il ne fallait pas créer de dégâts sur l'infrastructure. En fin de manœuvre, l’équipage du ROBUSTE a rangé les deux remorques en Dynema. En effet, le Captain Tsarev était totalement privé d'énergie. Les treuils hydrauliques étaient HS depuis fort longtemps. De plus, dans le cadre de la dépollution du navire, les caisses à huile ont été vidangées et nettoyées, dont bien entendu les caisses à huile des centrales hydrauliques des treuils et guindeaux. Les lamaneurs, bien que costauds et nombreux, auraient eu du mal à virer à bord et capeler la lourde remorque du ROBUSTE. Voilà pourquoi le Dynema a été choisi.


 

 

Un groupe de la lamaneurs prend la pose
pour la photo souvenir
 
 
Pour le peintre Benoît Donne, une dernière vue
de l'ancre bâbord à poste.

Il ne reste plus qu'à centrer le navire
pour son échouage.

Une vue de la corne, qui ne sifflera plus jamais,
sauf si elle est conservée par un collectionneur.
Mise en place de la coupée, débarquement du pilote. Un fois échoué, le Captain Tsarev montre sa carène, en presque neuf ans une certaine biodiversité semble s'y être installée, et s'y plaire. Le navire aurait pu être échoué sans attinage, mais le dockmaster m'a expliqué qu'il fallait en faire un, même léger, de façon à ne pas risquer d'abîmer le radier de la cale

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